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LE RENOUVEAU DU RACISME BLACK ANTI BLACK
Depuis quelques années les canons de beauté au sein des communautés noires, connaissent un véritable tournant qualifié outre atlantique de « Dark Skinned Women Revenge » comprenez « la revanche des femmes à la peau foncée ».
En effet, après des années de préjugés négrophobes qui hissaient la beauté blanche ou métissée au rang d’idéal à atteindre pour toute femme noire, la tendance semble s’inverser au sein de la communauté noire, où les beautés à la peau d’ébène n’ont jamais été autant plébiscitées ! Les réseaux sociaux croulent sous les clichés de beautés nubiennes à la peau foncée qui font fureur. De plus en plus de femmes noires adoptent la mode « Napppy » et arborent fièrement leurs crinières de cheveux crépus naturels. Bref, la communauté noire a soif d’authenticité et revendique une nouvelle identité visuelle loin des canons de beauté blancs. La consécration hollywoodienne d’actrices telles que Viola DAVIS ou Lupita NIONGO sont des symboles forts de cette évolution. Ces femmes n’hésitent pas utiliser leur renommée pour dénoncer le phénomène de colorisme, c’est-à-dire la préférence des populations à peau claire au détriment de celles à peau foncée, dont elles ont-elles-même été victimes, et qui sévit partout dans le monde des Etats-Unis à l’Asie en passant par l’Amérique du Sud, les Antilles et bien sur l’Afrique.
Ce revirement à la gloire de la beauté noire aurait pu nous ravir, s’il ne s’accompagnait pas dans le même temps d’un dangereux glissement vers un nouveau racisme Back Anti Black qui ne dit pas son nom.
Les premières victimes de cette discrimination inédite sont les hommes noirs riches et célèbres, qui hier encore étaient critiqués des lors qu’ils étaient en couple avec des femmes blanches, mais qui aujourd’hui sont violemment critiqués même lorsqu’ils sont avec des femmes noires dont le seul pêché est d’avoir la peau clair. L’un des exemples les plus significatifs à cet égard est certainement celui de Kendrick LAMAR. Le rappeur américain pourtant connu pour ses textes engagés et son activisme au sein de la communauté afro-américaine s’était vu copieusement insulté et traité d’hypocrite par l’activiste Rashida Marie STROBER au simple motif que la fiancée du rappeur (qui est pourtant son amour de jeunesse depuis le lycée) a la peau trop claire.
Les secondes victimes sont bien sur les femmes au teint clair elles-mêmes, surtout lorsqu’elles ont le malheur de participer à des concours de beauté. A l’occasion de l’élection de Miss Univers, par exemple de nombreux lecteurs du Media social Négro News en France lui ont reproché d’oser publier des photos de candidates claires ou métissées en les qualifiants de noirs. De même En Afrique du Sud la gagnante de l’élection Miss Congo SA Pageant, Maria KARAVATAKI s’est faite incendiée sur les réseaux sociaux, d’aucun jugeant qu’une candidate métisse au teint si clair ne pouvait représenter l’Afrique sur un podium. Et les exemples de cette étrange dérive sont nombreux.
En pensant remporter une victoire contre préjugés racistes, les communautés afro ne tombent-elles pas en réalité dans le piège d’un racisme à rebours qui voudrait que la femme noire « authentique » ait forcément la peau charbonneuse et une coupe afro. Un cliché qui nous fait retomber exactement dans les stéréotypes racistes qui ont fait les beaux jours des pubs coloniales type « BANANIA » ou encore des « BLACKS FACES MINSTREL SHOWS » aux Etats Unis.
La réalité est que la beauté noire est multiple et ne saurait être réduite à un type de carnation quel qu’il soit.
S’il est nécessaire de lutter contre le dictat des beautés à la peau claire et aux traits aquilins il est tout aussi vital de ne pas le remplacer par un autre type de discrimination et de préjugés. Apprenons à admirer la beauté noire dans sa diversité et ne participons pas à une piètre caricature de nous-même !